Pour commencer, ma (longue) histoire capillaire
Quand j’étais enfant, je n’avais aucun problème de cheveux. Seulement à l’époque, le simple fait d’avoir des cheveux crépus était un problème en soi. Il fallait tout faire pour les assouplir, les tirer…Alors lorsqu’une coiffeuse a proposé à ma mère de me défriser mes cheveux, pour qu’ils soient plus faciles à démêler, elle n’a pas hésité longtemps. Elle utilisait la célèbre marque de défrisants pour enfants Just For Me, cette espèce de soude qui brûle autant le cuir chevelu que les produits pour adultes. Mes cheveux étaient cassants, mais à coup de soins chez le coiffeur et de coiffures « protectrices », ça ne se voyait pas beaucoup. A mon entrée au collège j’ai arrêté car on avait des séances à la piscine en EPS (et puis de toute façon, j’avais toujours des rajouts donc je ne profitais jamais de mes cheveux), et que le chlore aurait trop abîmé mes cheveux. Ma mère n’avait pas le temps de me coiffer souvent, et je gardais mes tresses deux mois sur la tête, voire un peu plus. Deux mois à me gratter le crâne, à avoir des boutons sur le dos, à supporter l’odeur de mes coiffures défraîchies, à perdre confiance en moi, peu à peu…
Du coup à 14 ans, j’ai réussi à négocier avec ma mère pour faire un curl à la place des rajouts. Une de ses collègues avait trouvé une dame qui fabriquait les produits dans sa cuisine (jusqu’à aujourd’hui, je n’ai su ce qu’elle mettait exactement), ce qui permettait d’éviter de se défriser avant de boucler les cheveux. J’ai fait ça jusqu’à mes 18 ans. Mes cheveux ne poussaient pas, mais ne se cassaient pas non plus, donc j’imagine que la composition n’était pas si dangereuse que ça. Simplement, je devais me tartiner les cheveux de lotion et du gel S Curl, extrêmement salissant pour les vêtements (je n’ai jamais été impeccable durant ces trois années). Seulement quand, après mon bac, j’ai été en vacances en Guadeloupe et que les effets du produit se sont estompés, je me suis retrouvée sans solution, et avec des cheveux malades que je ne parvenais pas à soigner. Je ne connaissais pas encore le mouvement nappy, du coup la seule solution pour moi si je voulais avoir de beaux cheveux était de repasser par la case défrisage.
A mon entrée à l’université, j’ai pris rendez-vous dans un salon de coiffure parisien, situé aux Champs-Elysées (Kanellia pour ne pas le nommer). En sortant du salon mon sentiment était mitigé; mes cheveux étaient lisses mais la coupe de cheveux n’était pas top, pas moderne. Cependant le lendemain, en me coiffant, il y avait des cheveux partout dans le lavabo et sur le peine; malgré la gamme de soins hors de prix que ‘javais acheté, rien n’y faisait, et j’ai commencé à apercevoir des trous dans ma chevelure. L’horreur! finalement les cheveux ont plus ou moins repoussé, mais s’en sont suivies de nombreuses années d’atermoiements de casse, chute et mauvaise santé capillaire, en fait je ne ressemblais à rien. J’étais dans la fleur de l’âge, et je ne pouvais même pas soigner mon apparence sans avoir l’air d’un épouvantail, à cause de mes cheveux.
Jusqu’en 2012, où j’aperçois (un peu) le bout du tunnel. Alors que je suis en Guadeloupe, mes cheveux reprennent vie. L’eau soufrée de Sofaïa, la source d’eau soufrée où je vais très souvent me baigner, fait un bien fou à mes cheveux. Là, je prends conscience du pouvoir extraordinaire de la nature luxuriante sur ma santé, notamment sur mes cheveux. J’ai également le souvenir que ma tante m’appliquait une lotion, lorsque j’étais en vacances chez elle en 1998, mais je n’en connaissais pas la composition. Je vais donc lui rendre visite pour savoir ce qu’elle appliquait dans mes cheveux, et là elle me dit, en créole: zouti. Gwo zouti. L’ortie! Cette plante urticante, considérée comme une mauvaise herbe, et donc disponible gratuitement, aurait un pouvoir anti-chute sur les cheveux! J’étais en vacances avec une amie, et on s’est aussitôt mises en quête de cette plante aux vertus miraculeuses, puis on a confectionné notre potion. De retour en France, j’ai continué à l’utiliser, et j’étais tout simplement ravie du résultat! Surtout, cette lotion tout aussi efficace que les cures de chez René Furterer ou Phyto ne m’avait presque rien coûté!
Je vais donc vous présenter les bienfaits de l’ortie, puis vous exposer en détail la réalisation de cette lotion merveilleuse.
Quels sont les bienfaits de l’ortie?
L’ortie, de son nom savant urtica dioïca, est utilisée depuis l’Antiquité pour ses vertus médicinales: diurétique, antirhumatismale, anti-inflammatoire. Très riche en vitamines A, B, C, et elle contient également du fer, du calcium, du magnésium, du potassium et du phosphore. Elle se consomme de nombreuses façons: en décoction, en cataplasme, en tisane, voire même en soupe, comme des épinards. J’avoue que je n’ai pas goûté, mais vu ses propriétés, je devrais peut-être?
Cependant, l’ortie est également très utilisée en cosmétiques pour ses bienfaits. Elle aide à combattre l’acné, apaise les peaux sensibles et fortifie ongles et cheveux. Elle est donc l’ingrédient idéal d’une lotion anti-chute. Rassurez-vous, cette lotion ne brûle pas, l’ortie perdant ses propriétés urticantes.
J’étais tellement désespérée que pour renforcer l’action de ma lotion, j’y ai ajouté du romarin, également pour ses propriétés anti-chute. Avec ce cocktail, je ne devrais plus avoir de problèmes de chute!
Et vous savez quoi? Cette lotion a été très efficace! Je ne dis pas qu’elle fait pousser les cheveux de 10 centimètres en une nuit, ou d’avoir une chevelure jusqu’à la taille en trois mois; mais en cas de problèmes de chute, elle s’avère efficace; en cas, par exemple, d’alopécie de traction ou après une grossesse, elle est d’une aide précieuse pour stimuler la repousse. En hiver, elle permet d’éviter la casse induite par le froid. J’en ai préparé il y a huit ans (en grande quantité), et il m’en reste encore; dès que j’en ressens le besoin, je l’applique à la racine de mes cheveux, et ça repart!
Réalisation de la lotion anti-chute aux orties pour cheveux 4c
Ingrédients
- 1 litre de rhum
- 2 poignées de feuilles d’orties
- quelques branches de romarin
Préparation de la lotion anti-chute et fortifiante aux orties
ATTENTION: VEILLEZ A PORTER DES GANTS POUR PRÉPARER CETTE LOTION
- Hacher finement les feuilles d’orties
- Ajouter les feuilles finement ciselées et le romarin dans la bouteille de rhum
- Laisser macérer pendant 10 à 15 jours (2 à 3 jours suffisent si vous vivez sous les tropiques)
Conseils d’utilisation de la lotion anti-chute et fortifiante aux orties
- Utilisez en cures de deux semaines à un mois pour fortifier la chevelure, ou jusqu’à reprise de la pousse en cas d’alopécie de traction ou de chute post-accouchement
- Appliquez la lotion uniquement à la racine des cheveux, en séparant les cheveux raie par raie (pour plus de facilité, transvasez la lotion dans un récipient à embout allongé).
- Afin de ne pas sur-stimuler la chevelure, n’utilisez pas cette lotion plus d’une fois par jour, comme les traitements anti-chute classiques.
Dites-moi en commentaire ce que vous pensez de cette lotion, si elle a eu les effets escomptés sur vos cheveux. Je suis impatiente de connaître votre avis!